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Les Périls de la conférence!

Peu importe le nombre de fois où on se trouve en face d’un nouvel auditoire, il y a toujours un petit moment d’angoisse avant de commencer, un peu comme le trac d’un acteur avant qu’il me prononce ses premières répliques.

En fait, les problèmes peuvent s’accumuler avant de commencer. La plupart du temps, il s’agit de questions se rapportant au matériel. En remontant avant le déluge, il valait toujours mieux apporter son projecteur et ses carrousels, car certains ne fonctionnaient pas. Il m’est arrivé d’avoir à changer manuellement mes diapositives quand la télécommande ne fonctionnait pas. Il fallait aussi numéroter les diapositives et avoir un repère qui permette de les charger de la bonne façon, sinon gare aux diapositives à l’envers ou la tête en bas, ce qui n’est pas fait pour améliorer la présentation. Je me rappelle un incident ou un conférencier avait donné son carrousel à charger à un membre du personnel, qui, malheureusement, l’avait fait tomber et, plutôt que d’avouer sa mésaventure, avait remis les diapositives dans n’importe quel ordre. Vous pouvez imaginer la perplexité du pauvre conférencier quand les diapositives sont apparues dans le désordre.

Avec les nouvelles technologies, il y a encore des pièges à éviter. Il faut toujours vérifier que son matériel soit compatible avant que la salle ne se remplisse pour éviter de faire les réglages devant un auditoire. Même en ayant accompli ces vérifications, on peut avoir des surprises fâcheuses. Sur un grand bateau où plusieurs conférenciers et animateurs se succèdent dans le théâtre, bien que nous ayons fait des vérifications avant la première conférence, les techniciens n’étaient pas toujours les mêmes. Je donnais une conférence sur les migrations barbares et j’avais préparé une diapositive fort complexe avec des flèches qui se déplaçaient sur une carte au fur et à mesure que je mentionnais chaque groupe. J’avais déjà utilisé cette diapo sans problème. Mais, ce jour-là, pour une raison inexpliquée, la carte avait disparu et les flèches se sont déroulées sur un fond blanc… un peu comme si une présentatrice de météo gesticulait devant une carte inexistante. Heureusement, le public a été compréhensif ! Le technicien, une fois la conférence finie, a essayé de comprendre ce qui s’était passé, et vaguement grommelé quelque chose sur le réglage des couleurs qui aurait été modifié. Cela ne s’est jamais reproduit sur cette diapositive.

Je prépare souvent des polycopiés pour résumer mes conférences. C’est maintenant plus facile et surtout plus esthétique avec l’informatique. Il y a une vingtaine d’années, j’avais été invitée à donner une conférence à Jakarta aux membres de la Ceramic Society dans une des salles du Musée. Je commence donc, après que mes polycopiés aient été distribués (à mon insu, car je préfère les donner à la fin de mon exposé). Au bout de 20 minutes, la climatisation a rendu l’âme. Comme rien n’a pu la faire redémarrer, j’ai donc continué, malgré la chaleur qui devenait de plus en plus étouffante. A la fin de la conférence, la personne qui m’avait invitée vient me voir et me dit : « La femme de l’ambassadeur de X voudrait te féliciter ». Effectivement, elle s’approche et claironne : « Votre polycopié est vraiment fantastique ». Imaginez ma satisfaction !  Malheureusement, elle continue : « J’ai pu m’éventer avec quand la climatisation s’est arrêtée ». Comme quoi, il ne faut jamais se rengorger trop vite !

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