On me demande souvent combien de temps je mets à préparer une conférence : la réponse varie bien entendu suivant le sujet, si j’ai déjà préparé un sujet connexe etc. Mais, à mon avis, il faut compter au moins un à deux mois en moyenne, parfois plus longtemps.
La première phase consiste à faire les recherches à propos du sujet. Livres, Internet, expériences et documents personnels, encore une fois tout dépend du sujet. C’est un long travail qui fait faire bien des détours afin d’avoir une base solide. C’est un travail que j’adore, mais qui demande de la ténacité. Parfois, ces recherches vont me faire entreprendre un voyage pour me rendre sur les sites, trouver des informations complémentaires et prendre des photos que je pourrai utiliser à un stade ultérieur.
Vient ensuite la rédaction de la conférence. Il s’agit de restituer les informations que j’ai accumulées dans un format qui permette aux auditeurs de suivre le fil du discours, même s’ils n’ont pas de connaissances préalables. Presque toujours, la première version est trop longue, trop confuse, et je dois me résoudre à éliminer certaines sections, sans pour autant tomber dans une simplification abusive. C’est là où il faut « laisser le temps au temps », laisser « infuser » pour que, finalement, se dégage le vrai fil conducteur de la présentation.
En parallèle, je recherche comment présenter et illustrer mon propos. Pour ce qui est des photos, j’ai une très vaste photothèque dans laquelle je puise constamment. Cela nécessite un classement rigoureux de mes photos, tâche qui prend énormément de temps, et qui, je dois l’avouer, est parfois faite à la hâte, d’où quelque frustration quand je ne retrouve pas l’image que je cherche ! Je suis aussi redevable à l’Internet pour certaines images que je ne possède pas.
Powerpoint est un outil précieux, car il permet de donner l’information de façon fractionnée : autrefois, quand on montrait une carte sur une diapositive, tout apparaissait en même temps et l’on avait souvent trop d’information à la fois. Avec Powerpoint, il est facile de « décortiquer » la carte et de faire apparaître les lieux concernés un par un, pour illustrer un certain processus par exemple. Pouvoir aussi juxtaposer des images et du texte se révèle très utile, surtout quand les noms de lieux et de personnages sont dans une langue étrangère, pas toujours faciles à mémoriser pour les auditeurs.
Arrive le jour où je donne la conférence pour la première fois. Généralement, j’apporte alors des modifications après avoir testé la présentation et jaugé la réaction de mon auditoire. De toute façon, toutes les conférences évoluent : je suis quotidiennement l’actualité en Asie du sud-est grâce à plusieurs abonnements sur Internet, ce qui est essentiel pour mettre à jour certaines informations. Je prends aussi, au cours de mes voyages, de nouvelles photos qui sont plus pertinentes ou plus réussies car, là aussi, la photographie a évolué. Et puis, j’adapte la conférence, si besoin est, à l’itinéraire pour les conférences sur les bateaux, parfois en insérant des photos prises durant la croisière.
C’est donc un long processus que je trouve passionnant et le retour que j’ai des auditeurs est très enrichissant. Certains viennent me poser des questions, d’autres viennent me donner des précisions sur un point particulier et cela me permet de nouer un dialogue toujours intéressant.
Liens :
- Lire l’article « les périls de la conférence »